Le Nombre d’Isidore

L’orgasme, dans son sens biologiquement exact, est le résultat de l’établissement progressif de vagues d’excitations, et non pas une chose prête à l’emploi qu’on peut obtenir après un rude travail. Il est la convulsion unitaire d’une seule entité énergétique qui, bien auparavant de la fusion, en constituait deux et qui, après la fusion, se scinde à nouveau en deux existences individuelles.

Wilhelm Reich, Le Meurtre du Christ chapitre 3



Un peu d’arithmétique : rappel :

Soit une petite bête, ronde, unicellulaire, qui vit : elle mange, profite, grossit : elle accumule un peu plus qu’il lui est nécessaire pour vivre. Arrive un moment où la pression protoplasmique est plus forte que la tension que sa membranne n’en peut supporter ; ou que sa pression interne et celle qui l'environne oblige sa membrane à s'étirer plus qu'il ne le faut ; ou encore que la pression orgonale interne est plus forte que la tension orgonale externe ; ou encore que la vitalité qu’elle contient est supérieure à celle que lui tolère sa membrane par rapport à la vitalité dans laquelle elle baigne.

Alors elle se divise : et elle se divise en deux, et non pas en trois ou en un autre nombre ! C’est important : en 2 ! Et uniquement en deux : on ne voit pas de cellule se diviser en 3 ou en 4 ou en un autre nombre : c’est toujours en deux.

Quel détente superficielle a-t-elle à gagner de se diviser ?

Ce rapport est le Nombre d’Isidore :

A – Lorsque je considère la cellule qui se divise comme une unité (= 1), le rapport des tensions de sa membrane après sa division avec celle de chacune des deux membranes qui résultent de cette division est de la valeur du Nombre d'Isidore.

B – L’oscillation des tensions de surface d’une cellule passe entre l’unité (1) et le Nombre d’Isidore : il n’y a pas de point zéro, nul. Quand elle advient à son exitence et que son existence se trouve être le multiple premier (et unique) du Nombre d’Isidore, elle se divise pour retrouver une tension de surface égale à l’inverse du Nombre d’Isidore. Le point de départ est toujours l’unité, l’existence ! jamais le nul, l’inexistant, le zéro.

C – Bien que la cellule initiale se divise en deux, chacune des deux cellules finales ne sont pas égales à la moitié de la cellule initiale en matière de tension (vie) de surface, mais égales à l’inverse du Nombre d’Isidore. La marche de la vie n’est pas égale à 0,5 mais à 0,63…

D – Le monde n’est que addition (apport d’énergie) et division (détente), en passant accessoirement par la soustraction (déchets, principalement) ; mais pas multiplication. Autrement dit : la multiplication est une vue de l’esprit de l’être humain, car la nature ne cesse de se diviser, sans discontinuer et ce que l’humain prend pour multiplication n’est que division.

E – L’énergie ne devient excédentaire que lorsque l'énergie atteint le niveau du Nombre d’Isidore.

F – Un point important que nous montre le Nombre d'Isidore est que :

– dans cette affaire de division du vivant et pour ce qui concerne le domaine du monde vivant, 1 que divise 2 n'est pas égal à 0,5 mais à 1 sur racine cubique de 4 : c'est la raison de la croissance ;

– dans le monde du vivant, l'unité que divise 2, bien qu'égale à deux moitiés, chaque moitié n'est pas égale à la demie, à 0,5 mais à 1 que divise le carré de la racine cubique de 4 ; et que l'on ne peut plus parler de 2 fois 0,63... pour revenir à l'unité !

G – La fusion de deux entités, l'inverse de la division, ne s'opère pas par multiplication, mais par addition de ces deux entités ; donc, du point de vue philosophique, la division est la source de la multiplication, et non l'inverse.

H – Et le Nombre d'Isidore est le nombre de la fonction de l'orgasme de Wilhelm Reich.

Permettez-moi, cependant, d'aller un peu plus loin encore : le Nombre d'Isidore nous montre que tous les calculs effectués à ce jour, essentiellement dans leur méthode, relèvent du minéral, de l'immobile, de l'inerte, et NON PAS du VIVANT. Autrement dit, tous les calculs appliqués à ce jour sur le vivant, avec une méthode qui ne relève que de l'inerte, sont faux ; au mieux sont-ils des approximations. Imaginez !

===================================

Mais alors, mes chers amis, c'est quoi l'orgasme ? L'orgasme est le mélange par addition de deux entités orgonales (ou « dotées d'énergie vitale ») qui, s'étant excitées dans cette addition jusqu'à un point nommé fusion, en arrivent à la division de l'entité nouvelle alors formée comme ensemble pour se retrouver ensuite en tant qu'individualité avec une énergie vitale moindre et plus compatible avec le niveau énergétique ambiant ; le Nombre d'Isidore nous donne la quantité de ce changement qualitatif. La masturbation est effectivement une perte d'énergie vitale exédentaire pour un rétablissement à un niveau environnemental, mais sans le mariage de la fusion. La fonction de l'orgasme nous spécifie la manière dont une entité énergétique ne peut que perdre l'énergie excédentaire qu'elle absorbe du fait de pourvoir à sa propre vitalité (nourriture, respiration, activité sociale, bien-être, etc.) et qui ne peut que lui être, à un moment donné, excédentaire. Il y a donc deux plaisirs dans le fonctionnement de l'orgasme (si tant est qu'on s'y adonne librement, bien sûr) : le plaisir de la fusion (addition de deux entités) et le plaisir de la division (division de la nouvelle entité selon le Nombre d'Isidore) qui amène à la détente, la relaxation du système orgonal individuel, le premier étant la condition du second. Le monocellulaire, lui, n'a le plaisir que de la division. La fusion ne peut avoir lieu que par l'entremise des organes génitaux complémentaires, autrement on parlera simplement d'orgasme individuel ou monocellulaire.

Pourquoi les primates ont-ils donc une propention supérieure à l'accouplement, c'est-à-dire à s'accoupler hors de ce qui est nommé « rut » ? Car la transformation de l'énergie qu'ils absorbent, par le choix qu'ils opèrent, la variété permise et leur constitution propre est plus efficace ; et particulièrement chez l'être humain. Pourquoi beaucoup d'animaux copulent-ils (méfions-nous, nous ne sommes pas dans leur lit !) moins souvent ? Car leur absorption d'énergie est juste suffisante à celle dont ils ont besoin pour le seul entretien de leur joie de vivre. Pourquoi la fonction de l'orgasme est-elle liée, hors les primates, à la reproduction de l'espèce ? Parce que l'apport énergétique se fait excédentairement plus important au moment où la nature est la plus énergétique, et que l'élevage de la progéniture est une perte d'énergie qui s'opère, elle aussi, dans la joie de la dépense encore une fois pour une autre entité vivante. Car la fusion par addition ne peut s'opérer que par une identification à l'autre entité orgonale lors de l'excitation, puisque c'est cette identification qui provoque cette excitation du plaisir, de la fusion ; et que dans le cas de l'élevage de la progéniture, cette fusion s'opère similairement par cette identification à l'être en devenir.

Le besoin entre des entités énergétiques et ce que peut donner une autre entité énergétique, la nature par exemple, est dialectique (la dialectique -- hegélienne ou historique -- est le mouvement qui s'entame après la cessation de la complémentarité, car la dialectique est le mouvement qui tendra à retrouver la complémentarité, ce moment plus ou moins court de « repos » dans le cours de la vie). Cette « nature » est l'environnement de l'entité énergétique qui lui donne la qualité relative de son excédent énergétique : elle y pourvoiera autant qu'elle en donnera les limites. Cette limite peut ou non correspondre au point maximum énergétique qui portra ou non au rapprochement en vue de la fusion de deux entités énergétiques.